Si vous êtes un transformateur d’agroalimentaire et boissons, comme la plupart des entreprises manufacturières, vous êtes face à des défis tels que pénuries demain-d'œuvre et de matières premières, des réglementations plus strictes et des coûts qui montent en flèche. Des entreprises comme la vôtre ont du mal à produire et à fixer les prix de leurs produits pour répondre aux demandes de consommateurs de plus en plus soucieux des coûts ainsi qu'aux attentes des parties prenantes inquiètes.
Heureusement pour votre secteur d'activité, il y aura toujours une demande pour ce que vous produisez. La clé est d'adopter l'innovation pour naviguer dans des conditions en constante évolution et rester à l'écoute des demandes des consommateurs, tout en maximisant la rentabilité. Et pour ceux qui souhaitent s'adapter et renforcer leur résilience à long terme, il existe des solutions aux défis auxquels vous êtes confrontés.
La guerre des talents
Dès son apparition, la pandémie a eu des répercussions sur l'industrie manufacturière, dont l'une a été l'augmentation des pénuries de main-d'œuvre. Dans un communiqué émis par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (« MEQ ») , on a rapporté que 30 000 emplois étaient restés vacants dans le secteur manufacturier en 2022.
Il est important de noter que les pénuries de main-d'œuvre étaient déjà à la hausse avant la pandémie, cette dernière n'a fait qu'exacerber le problème. L'une des raisons est un changement au niveau des valeurs sociétales des travailleurs, principalement observé dans la tranche d'âge des 20 à 30 ans. Contrairement à leurs prédécesseurs, cette génération est plus sélective en matière d'emploi et ne privilégie plus le salaire et la sécurité de l'emploi. Ils se concentrent plutôt sur la conciliation travail-famille, les horaires de travail flexibles, l'environnement de travail, l'autonomie et les possibilités d'améliorer leurs compétences en milieu de travail. Ils regardent également les valeurs de l'entreprise, comme si l'entreprise a une politique de développement durable, etc.
Pendant la pandémie, de nombreuses personnes ont choisi de quitter leur emploi pour en trouver un dans une industrie moins impactée. Maintenant, ces individus ne sont pas disposés à travailler dans un secteur réputé pour ses conditions de travail difficiles et sa rémunération peu élevée. De plus, les travailleurs les plus expérimentés, âgés de plus de 55 ans, ont quitté le marché du travail pendant la pandémie et n'y sont pas retournés. Cette pénurie de main-d'œuvre se fait particulièrement ressentir dans l'industrie manufacturière, ainsi que dans les secteurs de la restauration, des soins de santé, de l'assistance sociale, du commerce de détail, de la construction et de l'hôtellerie.
Dans un sondage mené par MEQ, 90 % des300 manufacturiers interrogés ont déclaré être sévèrement touchés par les perturbations liées à leur chaîne d'approvisionnement, et 60 % ont déclaré que celles-ci ont causé des revers majeurs ou graves. Le sondage a également révélé que l'industrie manufacturière québécoise avait subi des pertes de ventes de plus de 7 milliards de dollars causées par les pénuries demain-d'œuvre, les ruptures de contrats, les retards accumulés et les pertes subies en raison d'investissements annulés ou suspendus. Il s'agit de l'enjeu numéro 1 auquel ont été confrontés les manufacturiers québécois en 2022.
L’industrie a pris conscience de l'importance d'utiliser la technologie pour transformer sa réputation d'un secteur axé principalement sur des tâches manuelles répétitives. Ainsi, elle cherche à promouvoir une image où les emplois peuvent se concentrer davantage sur la supervision et l'interaction avec des machines sophistiquées, telles que des équipements permettant d'automatiser les processus, d'accélérer la production, d'optimiser la productivité et de stimuler la rentabilité. L'intégration de cette technologie avec et pour les travailleurs est essentielle pour garantir le succès des entreprises manufacturières tout en attirant et fidélisant les employés qui sont nés dans l'ère numérique.
Coûts en hausse = Marges en baisse
L'industrie manufacturière de produits agroalimentaire a également subi des revers au cours des dernières années comme le démontrent les statistiques suivantes :
Dans un article publié dans le journal Les Affaires, on rapporte qu'en 2022, après les trois premiers trimestres, les entreprises de l'industrie de la transformation alimentaire ont vu leurs marges diminuer de 6 % par rapport à 2019 et 2021, et qu'elles ont chuté à des niveaux encore plus bas qu'en 2020, lorsque toute l'économie était complètement étranglée par le COVID-19.
Traditionnellement, la hausse des coûts a été répercutée sur le consommateur sous la forme de hausses de prix et/ou de réduflation, cette dernière se résumant à une diminution de la grosseur du produit tout en augmentant son prix. Dans un reportage publié par Ici Radio Canada, Jordan LeBel, professeur de marketing alimentaire à l'Université Concordia, rapporte que les entreprises appliquent cette méthode généralement en réduisant le volume et le poids du produit d'environ 5 à 6 % pour un produit qui reste similaire en apparence. Cependant, ces stratégies deviennent de plus en plus risquées car les acheteurs ripostent en réduisant leur consommation, en faisant moins d'achats et en abandonnant la fidélité à la marque au profit d'alternatives moins chères.
En effet, les consommateurs changent leurs habitudes d'achat et sont de plus en plus à la recherche d'offres et de promotions. Dans un article de NielsenIQ Consumer Outlook publié le 9 novembre 2022, il a été noté que la stratégie la plus répandue utilisée par 26% des consommateurs afin de réduire les coûts était de limiter les achats aux biens essentiels et d'arrêter d'acheter des produits hauts de gamme. 20 % des consommateurs ont déclaré préférer acheter des marques de distributeur ou des marques sans nom, car ils les percevaient comme un meilleur prix.
De nos jours, les solutions d'informatique décisionnelle aident les manufacturiers à grande capitalisation à rester compétitives en période de turbulences en leur fournissant une compréhension en temps réel de l'impact des changements de prix, du comportement des consommateurs, des canaux et d'autres forces du marché. Pourtant, alors que les manufacturiers de grandes tailles ont adopté ces outils de données, les entreprises du marché intermédiaire ont été lentes à investir.
Quelle que soit leur taille, les entreprises manufacturières sont confrontés à la dure réalité que le statu quo n'est plus une option. Avec des marges en baisse de 10 % dans la transformation des aliments et des boissons au Canada et aux États-Unis, et des pressions inflationnistes et économiques ne montrant aucun signe d'amélioration, les entreprises manufacturières doivent agir.
Ceux qui sont tentés de rejeter ces signes avant-coureurs seraient bien avisés de reconsidérer leur position, car les rapports économiques et de consommation confirment que la tendance est plus qu'une mode passagère. Cette opinion est également mise de l'avant dans un article de CMO Insights qui rapporte que, dans l'ensemble, les directeurs du marketing sont d'avis qu' « une tarification appropriée dans le contexte de la flambée de l'inflation et de la faiblesse de l'économie » est leur principal défi pour les mois à venir.
Dans ce sens, toute entreprise qui compte sur la fidélité à sa marque pour affronter la tempête imminente devrait abandonner cette réflexion. Un récent sondage effectué par Deloitte sur le comportement des consommateurs révèle que :
• 65 % des acheteurs au détail déclarent qu'ils échangeront des marques si les prix sont trop élevés.
• 41% des acheteurs s'attendent à un ralentissement de l'économie en 2023 (contre 33% en 2021, 27% en 2020).
• La plupart des catégories en 2022 ont connu un mouvement important entre les produits de marque maison et les produits de marque. Parmi ces catégories, 71,5 %ont gagné en part de marque de distributeur.
Dos au mur, les entreprises manufacturières sont à la croisée des chemins. Certaines font du surplace en réduisant le personnel, en réduisant les attentes des actionnaires et en abandonnant les produits non essentiels pour augmenter la capacité des offres populaires. D'autres y voient une opportunité de changement transformateur grâce à une efficacité améliorée et à des pratiques du lean manufacturing.
Industrie 4.0
Confrontés à des temps difficiles à venir, les entreprises manufacturières avant-gardistes examinent attentivement l'entreprise pour atteindre et maintenir des marges rentables. Et pour beaucoup, la réponse se trouve directement sur le lieu de production.
Palier aux pénuries demain-d'œuvre, aux coûts de production volatils, aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement et aux menaces similaires en étant plus efficace au niveau de la production permet aux entreprises comme la vôtre de continuer à répondre aux attentes des consommateurs en matière de prix et de qualité. Cela se traduit à son tour par des profits considérables. Mais se concentrer sur l'amélioration de l'efficacité n'est pas nouveau. Les entreprises manufacturières y aspirent depuis la révolution industrielle.
Au fil des ans, la technologie manufacturière a rapidement évolué, permettant tout, du monitoring de la production en temps réel au suivi de la consommation d'énergie et de ressources, en passant par l'identification des problèmes de sécurité. Et le rythme du changement ne fait que s'accélérer. Un article sur Food Dive indique que l'IA et le ML sont sur le point de jouer un rôle encore plus important pour les fabricants d'aliments et de boissons en 2023.
Que vous l'appeliez Industrie 4.0, l'Internet industriel des objets (IIoT) ou l'usine intelligente, la vague technologique a été tout simplement révolutionnaire et les entreprises manufacturières d'aujourd'hui comprennent que son adoption est essentielle pour garder une longueur d'avance.
Bien que les résultats spécifiques varient, les données démontrent systématiquement que l'investissement dans la technologie de manufacturier intelligente entraîne des améliorations mesurables et durables de la production et de la rentabilité.
Selon un article de McKinsey & Company : Capturing the True Value of Industry 4.0, lorsqu'elles sont mises en œuvre avec succès, les avancées en matière de données et d'analyse, d'IA, de ML et de technologies similaires offrent des rendements substantiels. « Dans un large éventail de secteurs, il n'est pas rare de voir des réductions de 30 % à 50 % des temps d'arrêt des machines, une amélioration de 10 % à 30 % du débit de production, 15 % à 30 % d'améliorations de la productivité du travail, et des prévisions 85 % plus précises. »
Des informations exploitables sans la nécessité de plus de données
La bonne nouvelle est que l'avènement de la technologie comme le monitoring en temps réel a donné aux organisations l'accès à plus d'informations et d'options qu'à tout autre moment de l'histoire. La mauvaise nouvelle est que la prise de décisions et les initiatives d'amélioration ultérieures sont souvent retardées en raison du temps fou qu'on met à décortiquer et analyser des tas de données. Il est donc de plus en plus important d'approfondir sa compréhension des données et d'aller chercher des informations au-delà de ce qui est démontré dans de simples tableaux et graphiques. Il faut découvrir le vrai sens des données et les données ne mentent pas.
Il est fondamental pour un entrepreneur d'être réactif, et tout comme l'industrie 4.0 est en constante évolution, ses technologies le sont aussi. Chez Worximity, nous fermons la boucle entre l'acquisition et la mesure des données de production, puis utilisons ces informations pour favoriser l'amélioration. Notre logiciel transforme les mesures clés de l'usine en opportunités d'amélioration concrètes hiérarchisées en fonction de l'impact le plus élevé sur le résultat net. Cela signifie fournir aux entreprises une solution plus complète qui va au-delà du simple monitoring en temps réel.
De plus, Worximity fournit une compréhension non seulement des actions qui fourniront le retour sur investissement le plus rapide et le plus important, mais aussi de l'ordre exact dans lequel les problèmes doivent être résolus. Selon le fondateur de Worximity, Yannick Desmarais, ces améliorations découlent de la quête continue de l'entreprise pour fournir aux manufacturiers encore plus de valeur, de détails et de réactivité.
« La direction de l'entreprise doit disposer des informations nécessaires pour prendre les meilleures décisions pour l'entreprise dans son ensemble, et non pour une installation, une ligne, une équipe ou une machine en particulier. Et pour ceux qui supervisent plusieurs usines, le volume de données peut être accablant. Les responsables des prises de décisions doivent disposer de données exploitables sans compter sur une équipe d'analystes pour les fournir. »
Et ce n'est que le début. Desmarais a expliqué que les développeurs s'efforcent de fournir aux clients la possibilité de simuler l'impact des décisions sur l'entreprise.
« Pensez à un manufacturier qui réduit ses coûts pour remporter un gros contrat ou parce qu'il risque de perdre un client. Notre système sera en mesure de prévoir avec précision l'impact de l'obtention ou de la perte d'un contrat sur l'ensemble de l'entreprise et son impact sur les résultats. »
Retarder l'inévitable sera plus coûteux
L'usine intelligente modifie le paysage de la manufacturier. Cela peut même alimenter le succès de vos plus grands (ou bientôt plus grands) concurrents. Mais ce n'est pas une solution miracle. Les résultats dépendent de la collecte et de l'analyse de plusieurs points de données et le report de la mise en œuvre ne fait que retarder les améliorations.
« Tirer parti des performances historiques pour comprendre les tendances à long terme est essentiel pour prendre des décisions d'amélioration », a déclaré Desmarais. « Cela nécessite un minimum de 300 points de données par catégorie. Ce qui signifie que retarder tout investissement dans la technologie d’usine intelligente vous mettra des années derrière ceux qui investissent maintenant. »
Chaque jour pose de nouveaux défis aux manufacturiers comme vous. Alors que certains tournent autour du pot, d'autres y voient une opportunité de renforcer leur résilience et de se mettre en position de mettre en œuvre la prochaine génération de cette technologie en évolution, tout en gagnant la confiance des consommateurs et des investisseurs.